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BIBLIOGRAPHIE 5 t)
D'après Mabillon, il s'agirait là des nobles de naissance. Gaup pense,
au contraire, que ce sont des chefs de famille, le mot fara ayant le
sens de famille dans la loi des Longobards. Mais, fait observer avec
raison M. Beaune, pourquoi les chefs de famille seulement? Est-ce que
tous les Burgondes, portant les armes, n'avaient pas en principe, droit
au partage des terres?
D'autres ont cru que les faramans sont des hommes d'armes, ce que
conteste absolument Fustel de Coulanges, par la raison bien simple que,
chez les Burgondes, tout le monde était soldat.
On ne peut admettre, non plus, qu'il s'agisse des Burgondes, venus
en Gaule après les premiers envahisseurs, bien que cette opinion ait
paru, au premier abord, assez plausible.
Enfin, encore moins faut-il admettre, avec M. Peyré, que ce mot
signifie simplement les Burgondes copropriétaires avec les Gallo-
Romains.
L'interprétation, proposée par M. Beaune, présente, au contraire,
toute la certitude désirable. S'autorisant du sens étymologique du mot
faramanni, composé de deux éléments, fara, famille, et mann, homme,
il estime que les faramanni sont des hommes libres, habitant les
domaines du roi.
Et ce qui le confirme, c'est que, dans deux manuscrits publiés par
M. Valentin Smith, on trouve le mot meorum, ajouté ou substitué au
mot faramanni. Bien plus, dans l'un de ces textes le mot meorum est
répété deux fois, et il est difficile de croire que deux copistes qui n'ont
pu s'entendre et qui diffèrent sur d'autres points, aient pu se tromper
de la même manière et sur le même mot.
Donc Gondebaud a voulu désigner ainsi les siens, c'est-à -dire ses
familiers, les habitués de son palais, les hommes libres qui suivaient
volontairement sa maison, sans y exercer des charges spéciales.
Malgré l'intérêt qu'ils peuvent lui inspirer, ce sont ces hommes,
auxquels ce prince interdit pourtant d'abuser de leur situation pour
molester ses sujets gallo-romains, en élevant des prétentions iniques
et mal fondées, au sujet des terres nouvellement défrichées.
N'est-ce pas là une preuve bien significative, fait observer M. Beaune,
de la sagesse de ce prince qui témoigna, par l'esprit d'équité de ses
mesures législatives, de sa bienveillance persistante à l'égard des Gallo-
Romains de son royaume et de son ferme désir d'assurer le maintien
de la paix publique et l'union de deux races, contraintes de vivre sur