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ET LES BÉNÉDICTINS 43 qu'il ne devait plus quitter, même après sa promotion à l'épiscopat. Sa volumineuse correspondance (19) le montre dans la confiance du premier ministre et dans des rapports de fami- lière courtoisie avec l'archevêque d'Embrun. La mort avait dissous le fameux triumvirat des cardinaux de Fleury, de Rohan et de Bissy, en frappant ce dernier (20) mais les survivants n'abandonnaient rien du dessein qu'ils s'étaient tracé; leur politique religieuse, poursuivie sans nulle modi- fication, avait trouvé un important serviteur. On jugera par la lettre suivante que le métropolitain de l'évêché de Senez ne regardait pas son œuvre terminée ni ses droits épuisés par la condamnation de son suffragant et l'internement à l'abbaye de la Chaize-Dieu : (19) La correspondance remplit deux volumes M.SS. de la Bib. Fonds Franc. 19667 et 19668. Cinq autres recueils lui appartenant, compre- nant des brouillons, des thèses, des pièces, des lettres sont sous les cotes 15802, 15803, 15804, 17714 et 17715. Nous avons lu dans le 15804, un très solide sermon sur la présence réelle de Notre-Seigneur dans l'Eucharistie. Les numéros 15759 e t 15760 renferment : Dissertation pour la défense des immunités des biens ecclésiastiques, par Dom Lataste et Dom Lèmerault. (20) Le cardinal de Bissy mourut à Saint-Germain-des-Prés, au palais abbatial, le 18 juillet 1737, il avait reçu cette richissime prébende le 28 décembre 1714, au décès du cardinal d'Estrées; il avait pris pos- session le 6 mars 1715 et quelques mois après, 6 juin 1715, il avait appris la nouvelle de son élévation à la pourpre. Leurs Ëminences de Fleury et de Rohau lui survécurent de plusieurs années, le premier s'éteignit dans une extrême vieillesse en 1743 ; le second, né en 1672, mourut en 1749. Il avait été sacré, le 26 juin 1701, dans l'église de Saint-Germain-des-Prés, des mains du cardinal de Furstemberg, qui l'avait choisi pour son coadjuteur à Strasbourg.