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540                      SOCIÉTÉS SAVANTES

tagne présente nu rapport sur Vorganum de M. Girard, candidat au prix
Lebrun. Il explique ainsi le but et l'objet de cet instrument, et les
services qu'il peut rendre surtout dans les églises, qui comptent un
nombre de chantres insuffisant. Conformément aux conclusions de ce
rapport, l'Académie attribue la médaille du prix Lebrun à M. Girard.

   Séance du 14 Novembre 1893. — Présidence de M. Morin-Pons. —
Hommages faits à l'Académie : i° par M. Bleton : Manuel d'économie
politique (2 e édition) ; M. Rougier présente un compte rendu sommaire
de ce livre, dont il'fâit l'éloge et qu'il considère comme l'un des meil-
leurs ouvrages de vulgarisation que l'on ait publiés sur l'économie
politique; 2° par M. l'abbé Chevalier : Angleterre et Belgique, deux
extraits des Sources historiques du moyen âge; 3° par M. Vincent Durand,
secrétaire de la Diana : divers ouvrages à l'appui de sa candidature, au
titre de membre correspondant de la classe des Lettres. L'un de ces
ouvrages consiste dans une Histoire abrégée de la ville de Charlieu, et, à
ce sujet, M. le Président rend compte d'une visite qu'il a faite récem-
ment dans cette ville, qui a conservé notamment le porche de l'église
de son ancien prieuré, monument remarquable de l'architecture romane,
dont le moulage figure, en ce moment, à l'exposition de Chicago. Il
signale aussi les restes de l'ancien cloître du prieuré, les nombreuses
maisons du moyen âge qui subsistent encore à Charlieu, et enfin le
cloître du couvent des Cordeliers, situé dans le voisinage de cette petite
ville.

   Séance du 21 Novembre 1893. — Présidence de M. le comte de
Charpin-Feugerolles. — Hommage fait par M. le docteur Delore :
Valeur pratique de la tarsoclasie. — M. Berlioux fait un communication
au sujet de la question géographique du lac Tchad, dans le but de
signaler une erreur très dangereuse de nos explorateurs et notamment
du commandant Mizon. On sait que, bien que le fleuve Niger ait été
déclaré fleuve international parle Congrès de Berlin, il s'est formé une
Compagnie de négociants, qui s'est fait céder par les naturels du pays
tous les bords de ce grand cours d'eau. De là, bien que la navigation y
soit libre, il est impossible d'aborder nulle part. Or, dans le but de
créer des amis à la France, Mizon a cru devoir se lier avec les musul-
mans, en livrant même une place forte au sultan Mouri. Grande erreur,
absolument en désaccord avec la politique, que nous devrions suivre
dans ces contrées. Car c'est ouvrir ainsi aux musulmans l'entrée du