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478                 LES SAVANTS LYONNAIS

M. de Sponde, transportée aux Minimes, un Gennadius
Massiliensis de dogmatibus, qui lui rappelle l'ouvrage du
même écrivain que possèdent les Minimes lyonnais.
  Son passage à Lérins l'a enchanté autant qu'édifié :

   « J'ai été fort bien reçu partout, écrit-il à son retour à
la Mourguié, singulièrement à Lérins où j'ai trouvé vingt-
quatre religieux dont la plupart et les plus gens de bien
nous souhaitent avec empressement et se plaignent extrê-
mement de la congrégation de S'e Justine. J'y ai trouvé
environ trois cents manuscrits, mais ils en ont eu si peu de
soin que M. Geoffroy et d'autres curieux en ont enlevé les
plus considérables et l'on n'y trouve pas même tous ceux
que Barrai cite. »

  Et il termine par ces mots où il se peint au naturel :

   « Je suis, Dieu merci, en bonne santé, quoique dans
mon voyage, j'ai travaillé autant qu'on le peut et que plu-
sieurs jours je n'ai mangé qu'à sept heures du soir, afin de
pouvoir travailler tout le jour. Mais je suis si fort attaché à
l'antiquaille que j'y passe sans peine dix à douze heures par
jour, quand je trouve de quoi les employer (6). »
   Ce zèle, même jusques dans ses excès ne se ralentira
plus, ni les fatigues, ni les années ne l'entameront, quelles
que soient ses occupations, Estiennot ne cessera de consa-
crer aux recherches historiques le meilleur de ses facultés
et le plus clair de ses journées. Son triennat achevé avec
Dom Girod, nommé prieur de Bonne-Nouvelle d'Orléans,


  (6) Dom Estiennot à Dom Mabillon. La Mourguié, ce 9 mars 1681.
Fonds Franc. 17679.