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BIBLIOGRAPHIE 467 pièces de ce recueil, qui ne sont pas à notre avis les moins remar- quables. En somme, idylles rustiques, chansons à boire, relevées le plus sou- vent d'une intention patriotique, chants religieux, mélodies, romances, M. S. Borel s'est essayé dans tous les genres, même les plus élevés, avec talent et bonheur. Doué d'une imagination forte et gracieuse qui imprime à son œuvre un cachet suffisamment personnel, M. Borel ne laisse pas que de refléter par endroit les modèles qu'il préfère, Pierre Dupont notamment : n'est- ce pas de sa part excès de modestie? Assez riche de son propre fonds, qu'il se défie des réminiscences, sa prosodie non plus n'est pas toujours également châtiée; qu'il y veille, et, déjà certain du succès pour le volume qu'il nous a donné, il s'assu- rera de plus en plus parmi les chansonniers de notre époque, dans les rangs desquels la mort de Gustave Nadaud a fait un si grand vide, une place des plus distinguées. L'espace nous manque ici pour dire des chansons de M. Borel tout le bien que nous en pensons. C'est maintenant à nos lecteurs d'ouvrir le volume où ils trouveront amplement de quoi justifier nos éloges : Lire notamment : Tu ne la verras plus, — le bon Curé, — la Voix des Chênes, — le Credo du Paysan, — la Chanson des Saules, et bon nombre d'autres bonnes pièces qui seraient encore à citer. Ajoutons, pour finir, que le volume, sorti des presses de notre habile imprimeur Mougin-Rusand, mérite à tous égards l'attention des biblio- philes. J.-Et. BEAUVERIE. MARINIERS DU RHONE, par Gabriel GERIN. Ollendorff, éditeur, Paris, 1894. Notre compatriote M. Gabriel Gerin vient de nous donner un nou- veau livre, qui est accueilli par le public avec la même faveur que son aîné : Au pays des Etangs (1). Le Rhône est le personnage principal, (1) Calman-Lévy, éditeur, Paris, 1891.