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312                  LES SAVANTS LYONNAIS

qu'elle m'avait écrit des lettres de Pet. Delfinus et qu'au
lieu de 184, il n'en trouve que 168. Ce qu'il n'avait
remarqué qu'après que ledit abbé les lui eût laissées. Votre
Révérence verra ce qu'il répond à tout et ce que j'aurai à
lui répondre; il me semble qu'il ne s'est pas mal acquitté
de la commission ; car il a ce manuscrit et n'a point donné
d'argent.
   « Sans cette occasion j'aurais tardé à l'ordinaire prochain
d'écrire à Votre Révérence pour lui pouvoir envoyer la
première feuille du livre du R. P. Dom Edmond, dont le
manuscrit est si mal en ordre que de trois imprimeurs à qui
je m'étais adressé, deux me l'ont rendu et enfin le troi-
sième poursuivra sans interruption ; en vérité les premiers
cahiers devraient être transcrits (14). H y a quelques mois
que j'en aurais écrit à l'auteur, mais mon frère m'assurant
que l'auteur y répugnant, il ne manquerait pas de se rebuter,
nous le commençons in-quarto. Quand nous aurons tout le
manuscrit et que nous serons parvenus à la moitié, s'il y a
trop pour un volume, nous recommencerons le reste par
un second volume.
   « Il y a longtemps que j'aurais envoyé les pistolets de
MM. Patin et Guéniot, si je les avais voulu fier dans des
balles où ils auraient pu se casser, car la voiture ordinaire
est celle de la diligence. Personne ne s'en veut charger ; je
les remettrai à M. Thioly qui aura peut-être plus d'occa-
sion.
   « J'ai reçu le paquet pour M. Magliabechi, à qui on
a donné avis. Voici une de ses lettres pour le'R. P. Dom


  (14) Dom Edmond Martène avait confié aux imprimeurs lyonnais son
ouvrage De Antiquis Monachorum ritibus, etc. Les deux volumes in-4 0
parurent en 1690.