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                      ET LES BÉNÉDICTINS                      299
   « Je vous assure, mon Révérend Père, que j'ai fort
ressenti ce reproche et je soutiens qu'on ne me peut pas
faire voir le prix d'un seul livre surhaussé, que si Monsei-
gneur est dans cette pensée, je suis content que sans faire
voir mes prix on fasse taxer les livres par des personnes
désintéressées, assez connaissant ou de la profession, qui me
les taxeront plus haut que je n'ai fait, parce que la plupart
sont sur le pied de ce que nous les vendons aux libraires
qui les revendent.
    « J'excepte de ceux-là trois ou quatre de ceux qui ont
été achetés en Espagne dont le prix n'aurait peut-être pas
été si bas. Mais je ne les mets au nombre de ceux que je
dis avoir fournis et tirés de notre négoce, mais au contraire
pour ni rien gagner dessus et les mettre ce qu'ils ont coûté
avec les frais qu'ils ont faits. S'il y en avait eu pour une
somme considérable j'en aurais fait savoir le prix avant que
de les envoyer; mais je n'ai pas cru que pour trois ou quatre
pistoles de livres il eut fallu en user de la sorte. Si je l'avais
fait et des autres aussi, j'y aurais gagné quelques pistoles,
ce qu'on ne fait pas, quand on est autant désintéressé comme
nous l'avons été.
   « Je suis persuadé que Votre Révérence aura soutenu
nos petits intérêts et ne permettra pas qu'on nous en fasse
aucune injustice. Elle aura lieu aussi de remontrer que nous
n'avons pas mis en compte trois Aguirre, Defensio Cathedra
Sancti Pétri, le Regale sacerdotium, etc., et quelques autres
petits livres dont nous n'avons pas voulu seulement garder
mémoire. Ne devrait-il pas aussi avoir égard à l'avance de
notre argent qui au lieu de nous avoir rendu quelque profit
nous sera diminué par l'augmentation des espèces ? C'est là
une chose assez considérable pour que Monseigneur nous
fasse désintéresser de quelque chose afin qu'il ne paraisse pas
que nous ayons remis du nôtre.