Revue du Lyonnais » série 5 - n°16 ( 1893 ) » pp.280

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    Ces deux triens sont de la même main. C'est le même
artiste qui a gravé les coins, seulement ceux de Châlon
avaient la légende CABILONNO et ceux d'Izernore celle
d'isERNODERO, ce qui prouve une fois de plus que les triens
étaient bien frappés aux lieux mêmes dont ils portaient le
nom.
    Ainsi le Wintrio d'Izernore est évidemment le Wintrio
de Chalon-sur-Saône.

  Quel était donc cet homme? Nous nous en occuperions
moins s'il n'avait pas joué un grand rôle dans les guerres
de ces terribles reines rivales, Frédégonde et Brunehaut.
Nous allons y arriver.


   Quand à l'autre monétaire du deuxième triens du Musée
de Lyon, Droctebadus, nous n'avons plus à nous en occuper
désormais, il a pu être un orfèvre habile, un maître de
monnaies important, mais son nom ne nous a pas été
transmis par l'histoire comme celui de Wintrio.
   Tous les monétaires n'avaient pas la même richesse,
la même importance et dans ce temps-là même notoriété.
   Nous constatons d'abord, en effet, que Wintrio a émis à
lui seul autant de monnaies que tous les autres monétaires
de Chalon-sur-Saône réunis, il a eu plusieurs manières de
faire, sinon lui-même, du moins les artistes qui travaillaient
pour lui. M. d'Amécourt divise ses œuvres en deux périodes,
il signale ses plus beaux triens, et notammeut ceux d'Izer-
nore, comme faisant partie de la première (vers 580). A
mesure que sa situation grandissait, Wintrio prenait des
associés, Borufaccus,puis Betto. Son nom figure le premier
ainsi accolé dans les triens portant les numéros 83, 84, 85,