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               UNE   Å’UVRE   DE
254                               BIENFAISANCE

La première, plus importante, se rapporte a l'œuvre prise
en son ensemble; les recettes et dépenses formant le budget
général y figurent. La seconde présente l'énoncé justificatif
de l'emploi des sommes prélevées sur le fonds commun,
au profit exclusif de la catégorie dite des pauvres incurables.

   Ouvrons d'abord les comptes généraux qui s'étendent du
28 mars 1768 au 30 juin 1788 pour les recettes, le dernier
feuillet des dépenses ayant été arraché. Nous y trouvons
mentionnés en grand nombre des dons, des legs testamen-
taires ou autres, dont le chiffre élevé témoigne éloqiiem-
ment des généreuses dispositions de l'ancienne bourgeoisie
lyonnaise.
   Mêlées à ces largesses, des aumônes plus modestes figu-
rent le plus souvent sous le voile d'un discret anonymat.
   Le chapitre des dépenses n'est pas moins intéressant
par l'énumération détaillée des allocations en vivres, vête-
ments, combustibles, etc., que l'Å“uvre distribuait avec une
réelle abondance.
   C'est en traits frappants que l'analyse de cette compta-
bilité fait ressortir le caractère d'ampleur que nos pères
savaient donner aux créations, même les plus strictement
délimitées, de leur dévouement charitable. On ne se défend
guère d'un sentiment de surprise mêlé d'admiration, quand
on constate comment cette fondation, malgré son caractère
purement paroissial, avait pu atteindre un développement
si considérable.

   Dans ces annales de la bienfaisance, des noms aussi sont
inscrits : ce sont ceux de notables lyonnais chez qui les
vertus privées rehaussaient encore l'éclat d'une situation
éminente.