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i38 BIBLIOGRAPHIE aucun de nos Dictionnaires biographiques les plus connus. On ignorait donc ainsi généralement l'ensemble des événements qui remplissent l'histoire de sa vie; encore moins connaissait-on la famille à laquelle il appartenait. Tel est le double objet de l'intéressante notice, que vient de publier M. Révérend du Mesnil. François de Boucé, seigneur de Poncenat, et par suite de son mariage seigneur de Changy, Droiturier et Lespinasse, appartenait à l'ancienne famille de Chatel-Perron, qui tient une si grande place dans l'histoire du Roannais et du Bourbonnais, et dont une branche prit le nom de la seigneurie de Boucé, qu'elle tenait en arrière-fief du comte de Nevers. Au xiv e siècle, une alliance avait encore fait entrer dans cette famille la terre de Poncenat, située dans la commune actuelle de Montaigu-le- Blin (Allier). De là le nom sous lequel est connu le chef protestant dont M. Révérend du Mesnil vient d'écrire l'histoire. Cette histoire se rattache, d'ailleurs, intimement à celle de nos pro- vinces, à la fin du xvi e siècle. Dès l'année 1562, nous trouvons ainsi Poncenat à Lyon, pendant l'occupation de notre ville par le baron des Adrets. La même année, il figure aussi au nombre des assiégeants de la ville de Feurs, du château de Montrond et de Montbrison, dont la prise fut signalée par tant de cruautés. A la même époque, on le voit encore livrer la petite ville de Saint-Bonnet-le- Château au pillage. Devenu gouverneur de Mâcon, il saccage la ville de Tournus. Et s'il rentre un moment dans ses foyers à la suite de l'édit de pacification d'Amboise du 18 mars 1563,il reprend les armes en 1567, pour réduire la ville de Cluny à lui payer une composition de 6.000 livres tournois et livrer au pillage Saint-Gengoux-le-Royal. Les catholiques réduits à l'impuissance dans le Maçonnais, Poncenat quitte, à la fin de la même année, cette province, pour aller guerroyer dans le Vivarais. Mais ce ne fut là qu'un simple projet. Car son armée fut d'abord battue et dispersée près du village de Salles, en Forez, et s'il reprend bientôt sa revanche, à Cognât, près de Randan, où le 6- janvier 1568, il fut vainqueur à son tour, de l'armée catholique, c'est pour trouver la mort dans sa victoire, et tomber victime d'une méprise de ses propres soldats. Telle est, à grands traits, la vie militaire du capitaine Poncenat, dont M. Révérend du Mesnil nous fait le portrait suivant : « Vaillant et habile capitaine, mort au champ d'honneur, un jour