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THÉOPHILE GAUTIER I 29 prix de mille efforts. O néant des réputations et de la gloire ! Sicfugit occulte, sic multa decipit œlas, Sic venit ad finem quidquid in orbe tnanet. Aussi, quel service rendent aux lettres les intellectuels qui font surgir du passé les figures effacées de ces hommes de génie, dont l'étoile brillait de leur vivant d'un éclat que la mort a terni, et qui nous esquissent ces existences déjà lointaines ! De semblables pages ont deux buts : instruire les lecteurs trop jeunes pour en avoir connu les sujets ; fournir une ample matière à souvenirs aux contemporains âgés des maîtres disparus. C'est pourquoi M. Etienne Richet, nous présentant une étude sur Théophile Gautier, a droit à notre reconnais- sance, car le grand artiste en sort vivant. M. Richet nous conte sa vie, analyse son caractère et passe en revue son œuvre. II Gautier naquit à Tarbes en 1811; il fut dès l'âge de trois ans amené par son père à Paris, qu'il ne devait plus quitter que pour entreprendre les fameux voyages d'où il a rapporté des descriptions dignes d'un Eugène Fromentin. Après avoir terminé ses études au lycée Charlemagne, il eut d'abord la velléité de se faire peintre et entra dans l'atelier de Rioult. Mais la bataille littéraire que livrait alors le romantisme l'attira bientôt, grâce à Gérard de Nerval, et en 1830 il s'enrôlait dans le clan des littérateurs. Sans entrer