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                   ET VIEUX MOTS LYONNAIS                     121

les-Bains, jusqu'à midi, dans la rue principale, il était très
dangereux de passer près des maisons, à cause des vases
qui se vidaient par les fenêtres.
    Quoi d'étonnant si, au moyen âge, aux xvie et xvn e siècles,
les pestes dévastèrent si souvent notre population ?
   On voit cependant que déjà les droits de l'autorité muni-
cipale en matière de voirie étaient les mêmes qu'aujourd'hui,
et qu'elle faisait abattre d'office les éviers qui déversaient
les eaux ménagères sur la voie publique. Mais il se pose
alors une question : où les eaux ménagères pouvaient-elles
être envoyées ? — Sans doute dans les fosses d'aisance ?
    Quant au service du balayage, il n'existait pas. On pou-
vait empêcher un bourgeois de faire « distiller ses immon-
dices » dans la rue, mais non le forcer à enlever celles qui
y étaient. Qu'on se rappelle que, par privilège royal, les
Antonins avaient le droit de faire vaguer par la ville leurs
troupeaux de cochons !
   Il est probable que, comme naguère, dans les grandes
villes de l'Italie méridionale, le nettoiement s'opérait de
bonne volonté par des paysans des environs qui venaient
charger les immondices sur leurs ânes, pour servir d'en-
grais. D'où le nom d'ânier, encore si usité, quoique la
fonction ait cessé.
   Quant à l'aiguedier, on voit que c'était l'évier. Le mot est
fait sur le patois aiguë, eau, comme évier sur le français êve,
eau. Pour que l'analogie fût complète, le mot devrait être
aiguier et en effet l'on a cette forme (comp. aiguière). Dans
aigue-à-ier {esguedier n'est qu'une variante graphique), le
suffixe ier a été relié par d. C'est le seul exemple que je
connaisse de l'insertion de d. Habituellement on se sert
de t pour cet office : bijou-t-ier, clou-t-ier. Sur le suffixe ier
employé pour caractériser des objets, comp. casier, davier,
moutardier, charnier, bénitier, etc.