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114                  LES SAVANTS LYONNAIS

   « Je suis, mon Révérend Père, votre affectionné confrère.

                                   « J. BARRÉ (19).       »


   Le séjour de la petite colonie française se serait prolongé
sans embarras et sans autre déception, si peu à peu ses
membres n'avaient reconnu à certains indices qu'à Paris et
à la bibliothèque du roi on s'abandonnait contre eux à de
la mauvaise humeur et à de déplaisantes et d'injustes cri-
tiques.
   Les Romains ne sont pas moins empressés dans leur
accueil ni moins flatteurs dans leurs hommages; cardinaux,
prélats, archéologues ne cessaient de mettre à leur disposi-
tion leur influence, leur expérience et leurs livres; la reine
de Suède les avait invités à venir chez elle aussi souvent
qu'il leur plairait; l'abbé Schelstrate, le préfet de la biblio-
thèque Vaticane, leur en ouvrait toutes les portes et leur en
abandonnait toutes les raretés, le pape convoquait Mabillon
à la congrégation de l'Index et on s'y rangeait à son avis sur
les opinions d'Isaac Vossius.
   Tant d'honneurs éveillèrent-ils les suceptibilités gallicanes ?
Quelques mots un peu vifs échappés à la plume caustique
de Dom Germain, sur des opinions patronnées par l'arche-
vêque de Reims dans des thèses publiques, avaient-ils été
colportés indiscrètement ? Les sollicitations et les démarches
des Anisson pour s'établir à Paris avaient-elles été prises en
mauvaise part? Il est difficile de le préciser exactement,
mais peut-être toutes ces raisons réunies avaient jeté dans
l'esprit de Mgr Le Tellier et de son entourage des préven-
tions dont leur silence prolongé fut le premier signe.


  (19) Fonds F/ranç. 19650. T. II de la corresp. de Mabillon.