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98                   LES SAVANTS LYONNAIS

immuables du livre. Les exemples célèbres abondent; nous
en avons un nouveau à mettre en lumière, il nous servira
pour constater, une fois déplus, quelles relations fréquentes
et intimes existaient entre la cité Lyonnaise et le monastère
de Saint-Germain-des-Prés.
   C'est de Mabillon qu'il s'agit et ses correspondants sont
les frères Aniss*on, les fils de Laurent, les deux représentants
les plus considérables d'une dynastie de libraires qui
tinrent, durant près de deux siècles, une place distinguée
dans le commerce, dans les charges de l'échevinage, dans
l'administration des Å“uvres de bienfaisance; ils parvinrent
à acquérir par leur profession autant d'honneur que de for-
tune ; leur intégrité ne fut pas moins louée que leur savoir-
faire et eux-mêmes, en pénétrant dans les rangs de la
noblesse, n'oublièrent pas qu'ils étaient redevables au travail
et aux lettres de cet accroissement légitime de richesses
et de titres (1).
   Dès son premier passage à Lyon, en mai 1682, l'illustre
religieux avait reçu l'hospitalité, rue Mercière, sous le toit
et à la table de ces éditeurs dont il vante l'affabilité et le
crédit; en la compagnie de l'un d'entre eux, il avait visité
les monuments publics, les hôpitaux dont l'ordonnance lui
avait semblé tenir du miracle, les plus belles églises, Ainay
et ses archives où le prévôt lui avait mis entre les mains un
cartulaire, composé par les soins de l'abbé Barthélémy en
 1341, contenant des diplômes royaux et des chartes qui ne
remontaient pas au-delà du douzième siècle. Le collège de
la Trinité l'avait surtout frappé et sa vaste bibliothèque,
ouverte sur le Rhône, admirablement disposée, avec la


  (1) Cf. Catalogue des Lyonnais dignes de mémoire, rédigé par MM. Bré-
ghot du Lut & Péricaud aîné. Lyon, 1839.