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64                  JOURNAL DU CONGRÈS

 fît aussi à la Haye la connaissance de Descartes, qui était
 venu dîner chez d'Avaux.
    Le 3 mars 1644, les ambassadeurs prirent congé des
 États et, à cette occasion, d'Avaux porta encore la parole
  « avec une grâce et une éloquence non pareilles (8). »
    On avait discuté pendant deux mois, sans pouvoir s'en-
 tendre sur certaines questions. D'Avaux demandait la liberté
religieuse pour les catholiques de Hollande, et Messieurs
les États voulaient que leur République fût traitée avec les
 mêmes honneurs que celle de Venise. Mais comme ils
refusèrent la liberté de religion, ils ne purent obtenir le rang
qu'ils réclamaient. Un traité avait été signé néanmoins,le I e r
mars 1644; mais il laissait de côté l'étiquette et la religion.
    L'ambassade quitta la Haye le 9 mars. Elle se rendit à
Amsterdam, en passant par Leyde et Harlem. A Leyde,
Ogier fit visite au célèbre érudit Hensius, qui le compli-
menta sur son oraison funèbre de Louis XIII et, en gage
d'amitié, l'obligea à boire dans son verre.
    On buvait beaucoup en Hollande, et nous trouvons dans
le récit d'un autre voyageur de ce temps, Joly, chanoine
de Paris, les paroles suivantes : « Bière ou vin, il faut que
les Hollandais boivent et qu'on boive avec eux, autrement
ils se défient des personnes et ne les tiennent pas pour leurs
amis » [(9). On ne buvait pas moins en Allemagne, et
lorsque le comte de Nassau arriva à Munster, de Meulles,
un ancien secrétaire de d'Avaux, écrivit : « Son bagage
était un vrai bagage d'Allemand, car de vingt-cinq cha-
riots, il y en avait quinze chargés de vins » (10).


  (8) P. 40.
  (9) P- 33-5o.
  (10) P. 55.