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384                  M. PAUL DESJARDINS

 pas bien pratiques, nous ne pouvons qu'applaudir à des sen-
 timents si élevés et à ce noble effort.
    Plus que jamais, nous avons besoin que l'on nous parle
 de solidarité humaine et d'amour du prochain. Le mot de
fraternité est dans toutes les bouches, sur la façade de tous
 nos monuments publics, sur les palais de la représentation
 nationale. Mais, si nous y pénétrons, nous n'y trouvons trop
 souvent que la désunion, nous n'y entendons que des in-
vectives. Ne semble-t-il pas qu'une partie de la société est
 conjurée contre l'autre, aspirant à tout renverser, sauf à se
 diviser elle-même quand il faudra reconstruire?
    M. Desjardins, qui vit beaucoup dans le monde des idées,
 nous appelle à y pénétrer avec lui. C'est là, en effet, que
 nous trouverons le fondement de l'union à laquelle il nous
 convie ; dans cette région des vérités éternelles dont parle
 Leibniz et des idées qui s'y rattachent, patrimoine commun
 des intelligences, principe et lien de leur société. Les nobles
 sentiments qui en découlent sont les mêmes dans toutes les
 âmes sincèrement éprises de vérité et de justice. C'est le
 monde divin, plus ou moins caché à nos regards par nos
préoccupations extérieures et nos passions, et, pour M. Des-
 jardin, l'amour de l'idéal n'est autre chose que l'amour de
 Dieu.
    Nous ne suivrons pas l'éminent professeur dans le déve-
loppement de ses idées. Ce que nous avons dit suffit pour
montrer en lui un exemple remarquable de cette tendance
de notre jeune génération vers un idéalisme un peu vague,
mais qui ne peut manquer désormais de se caractériser plus
nettement. C'est, on l'a dit, une sorte d'insurrection spiri-
tualiste, insurrection pacifique, convoquant l'humanité à la
concorde et à l'union.
   M. Melchior de Vogué, dans deux articles delà Revue des