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retrouve en visitant certains villages du Bugey près des lieux
qui portent encore des noms sarrazins, des familles dont
les femmes ont conservé de grands yeux noirs, le teint jau-
nâtre, les cheveux crépus, signes certains d'une origine
étrangère.
C'est en 721 que l'ouragan de l'invasion fondit d'abord
sur l'Aquitaine.
Les Sarrazins vaincus sous les murs de Toulouse revin-
rent en 724; ils remontèrent alors les bords du Rhône, se
répandirent dans la Bourgogne et saccagèrent Autun au mois
d'août 725 (chronique de Moissac).
La Provence cependant résista à l'invasion, les Sarrazins
se retirèrent dans la Septimanie à Narbonne, puis reprenant
l'offensive, ils s'avancèrent enfin sous la conduite de leur
chef célèbre Abder-Raman, vers Tours et Poitiers.
C'est là que les attendait le grand Charles Martel et
qu'eut lieu, en 732, ce choc effroyable entre les nations du
nord et celles du midi.
Après une sanglante défaite, les Sarrazins regagnèrent le
Rhône et la Provence.
Charles Martel reprit Lyon en 733, les chassa d'Avignon
en 739 et enfin en 740 les força à repasser en Espagne.
Toutefois, deux siècles plus tard notre pays devait les
voir revenir.
Ils s'installèrent alors surtout en Provence, puis dans le
Dauphiné, la Savoie, où ils continuèrent leurs pillages et
leurs dévastations en détruisant de fond en comble la
fameuse abbaye d'Agaune (Saint-Maurice), en 939.
Bientôt à ce fléau vint s'en ajouter un pire, celui de l'in-
vasion des Hongres en 952.
Les Hongres qui avaient déjà ravagé une première fois le
Lyonnais et notamment l'abbaye d'Ainay, dit le Père Juen-