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328                      LETTRES INÉDITES

   « Je ne suis plus nanti de cette affaire, le tribunal mili-
taire n'a fait jusqu'à présent aucune démarche, puisque je
n'ai pas connaissance que les témoins aient été appelles.
Le général Gautier-Kerveguen pourra vous donner des
éclaircissemens sur les suites de la procédure et je ne crois
pas qu'elle soit terminée de sitôt. J'ai fait passer votre lettre
au citoyen Chaix à Nice par une voye sure après avoir fait
apposer mon cachet et y avoir mis mon vu; ce que j'ai été
obligé de faire pour qu'elle lui parvint.
   « J'ai peut-être omis, Citoyen représentant, quelques
détails mais je crois vous en avoir dit assès pour vous
mettre au fait d'un événement qui prive la République d'un
honnête homme et d'un bon général, d'après ce que j'en ai
 ouï dire. Je partage bien sincèrement l'affliction que pro-
 cure cette perte à ses parents et à ses amis et n'ai jamais si
 bien senti les désagrémens de ma place que dans cette cir-
 constance où elle m'a forcée à faire ce qui me répugnoit à
 ma sensibité et à ma délicatesse.
                                 « Salut et fraternité,
                                    « RAIMOND aîné, J. D. P.

   « P. S. — On m'a assuré que le citoyen Casablanca,


vent dans dernières lettres. Il l'accuse de l'avoir calomnié auprès du
ministre de la guerre. Résolu à se défendre, il déclare, huit jours envi-
ron avant son assassinat, que s'il peut se procurer la preuve matérielle
de la dénonciation, il le fera honteusement chasser du corps législatif.
  Il est horrible de penser que l'assassin était un homme assez froide-
ment sanguinaire et assez lâche pour tâcher, après son forfait, de dis-
poser des indices trompeurs dans le but de détourner les soupçons et
d'ôter injustement l'honneur et la vie au beau-frère et au secrétaire du
général.