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• 3 08                      IZERNORE

 A quel moment de cette décadence? En examinant l'en-
 semble de tous ces restes, les colonnes, les détails de leurs
 bases, le doigt de bronzé, les lettres romaines caractéris-
 tiques de l'inscription votive à Mercure, on arrive à cette
 conclusion que l'édifice date environ du milieu du 11e siècle
 après Jésus-Christ.
    Au Ier siècle en effet les Romains élevèrent dans les grandes
 villes les splendides monuments dont nous admirons encore
 les ruines.
    Au 11e siècle ils construisirent dans les provinces, dans les
 campagnes, les édifices portant déjà comme notre temple
 les signes de la décadence de l'art.
    Au ine siècle commencèrent les invasions des Barbares
 les constructions s'arrêtèrent, il fallait songer à défendre ce
 qu'on avait construit.
    C'est donc dans le siècle dit des Antonins que fut élevé
 notre temple. Adrien, qui régnait en l'an 96 après Jésus-
 Christ et dont les successeurs furent Antonin puis Marc-
 Aurèle, fit construire une quantité inouïe de monuments.
    La Gaule eut une large part de ses fondations. Les Arènes
 de Nîmes et le pont du Gard lui appartiennent; une cer-
 taine assimilation existe entre diverses colonnes des arènes
 de Nîmes et celles du temple d'Izernore.

    Une autre circonstance nous fixe encore sur l'époque de
 la construction du temple ; un grand nombre de fragments
 de poteries dites de Samos ont été trouvés aux abords du
 temple; des vases entiers même ont été découverts. Ils ont
 disparu aujourd'hui. Toutefois grâce auxsoins de M. Vandel
 (libraire à Nantua), des photographies en ont été prises et
 j'ai pu les étudier. Bon nombre de fragments sont encore
 conservés au musée d'Izernore.