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2l8 EN TOSCANE ET EN OMBRIE La place du Dôme est très curieuse avec sa belle statue de bronze du pape Jules III (1556), la vieille fontaine décorée parles deux Pisano (1277); au fond l'évêché, et à côté le Palais Public aux larges fenêtres gothiques trilobées (1280 à 1333), au-dessus de l'antique portail un griffon et un lion de bronze gardant les chaînes enlevées aux Siennois par les Pérugins en 1358. C'est au troisième étage du palais qu'est actuellement installé le musée formé avec les tableaux des anciens couvents et des églises supprimées, il est des plus intéressants pour l'étude des Ombriens; l'école om- brienne longtemps fidèle au vieux style, progressa avec Da Fabriano, Alunno, BuonfiglL Di Lorenzo, Giovanni Di Pietro ou Lo Spagna pour s'épanouir sous le pinceau de Bernardino Betti (le Pinturrichio) et de Pietro Vanucci l'illustre Pérugin. Les salles du musée sont partagées entre les principaux peintres, le doux et très aimé Fra Angelico et son célèbre Saint Nicolas de Bari, Taddeo Bartoli avec une ravissante Vierge entre deux anges, puis deux Madones pures et rêveuses du vieux Boccati da Camerino, l'une d'elles, ravie au milieu d'un concert de jolis anges blonds chantant, jouant, dans un décor fleuri. Ces deux toiles sont précieuses pour l'his- toire des instruments de musique, au bas du trône de la Vierge, il y a un orgue portatif et deux tympanum à cro- chets des plus curieux. L'Annonciation de Buonfigli, la Vierge est exquise, quoiqu'un peu mièvre avec ses blondes frisailles. Le Péru- gin, naturellement règne en prince ; voici sa salle avec son beau buste de marbre, la Naissance de Jésus entourée d'une admirable perspective bleuâtre, le Baptême de Notre- Seigneur le Christ nu, ceinturé de bleu, s'incline sous le noble geste de Jean l'Inspiré, un paysage d'une sérénité