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20É)               EN TOSCANE ET EN OMBRIE

L'impression de l'église est inoubliable, ce n'est pas le vide
mystérieux des cathédrales gothiques du Nord ou d'Es-
pagne, ni l'écrasement de grandeur de Saint-Pierre, sous
ces voûtes azurées et étoilées portées par d'élégants fais-
ceaux de piliers, sous cette belle coupole, devant les anges
de bronze du chœur, devant la resplendissante chaire, on
ne se trouve ni perdu ni effrayé, mais pleinement heureux.
Malgré l'attrait de tant de merveilles, j'osais à peine
avancer, je n'avais jamais foulé semblable tapis que celui
qui de la porte à l'autel miroitait dans toute l'immense
église, tapis de marbre où dans de larges compositions de
nombreux artistes ont entrelacé le Vieux et le Nouveau
Testament, ici les Sybilles, là la Vie Humaine en ses six
âges, incomparable et unique chef-d'œuvre méritant à lui
seul le voyage de Sienne.
   Ce ne sont point des mosaïques, mais de véritables
tableaux (graffii) de marbre de deux ou trois teintes au
plus, blanc, noir et gris, traités comme un immense cloi-
sonné, ils sont protégés par un plancher qui n'est enlevé
que le 15 août. Les reproductions exactes des graffii ainsi
protégés, se voient à l'Œuvre de la Cathédrale (Opéra del
Duomo) possédant aussi les Trois Grâces antiques (3), de
merveilleux parements d'autels, de très vieilles peintures
sur bois et la mitre et l'anneau de Pie IL Ce petit Musée
est installé dans les ruines fastueuses de ce qui devait être
la nef colossale du Dôme dont la cathédrale actuelle n'au-
rait été que le transept, la peste de 1348, les guerres civiles,
empêchèrent la réalisation du rêve grandiose des orgueil-


   (3) Les Trois Grâces, admirable groupe antique, retrouvé à Rome,
sous Pie II qui en orna la sacristie de la cathédrale de Sienne, Pie IX,
lors de son passage (1857) le fit transporter à l'Œuvre du Dôme.