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                       DU GÉNÉRAL FONTBONNE                             11$

   L'esprit public est excellent à Lyon les terroristes et les
buveurs de sang y sont exécrés et couverts de boue, hier
au spectacle les busards des alpes brûlèrent solemnelement
le bonet rouge jacobin et l'allégresse était générale, tous
chantaient avec enthousiasme le réveil du peuple cela con-
sole et votre cœur, mon cher St. Prix, doit délicieusement
jouir d'avoir concouru au soulagement, au bonheur de votre
patrie, il me tarde de vous embrasser de tout mon cœur
comme je vous aime ( i ) .
                                                       FONTBONNE.


   (i) Comparez aux lettres 1,10 et t i , la lettre suivante du Représen-
tant du Peuple Gamon à Saint-Prix :
   « Mon ami, mon bon ami S' Prix, mon compagnon d'infortune,
quoi, je n'ai pu t'embrasser au moment ou l'on a brisé ces fers h o n o -
rables que tu as portés pendant 19 mois, que je suis impatient de te
raconter mon histoire et de te dire, a travers combien de dangers,
j'échappai au lâche tyran, qui nous avait marqués, les uns pour les fers,
les autres pour la mort : mais dis moi, hâte toi de me dire, si la tyran-
nie est anéantie — tu connais ma position — dois je rester chez moi,
dois je aller à paris, ou dois je aller? suis je libre enfin? puis je espérer
qu'on ne m'accusera plus, qu'on ne m'egorgera plus, du moins sans
m'entendre? Tu connais l'esprit, la force de l'assemblée, de l'opinion
publique, tu consulte nos communs amis, que disent-ils? que penses-tu ?
hâte toi de m'écrire a Aubenas, dep 1 de l'Ardèche. je suis a Lyon, et
en passant dans cette ville, couverte de ruines etde cadavres, pour aller
embrasser mes parents, peut être pour aller leur faire des adieux, je me
hâte de t'écrire ces lignes et je sollicite de ton amitié une prompte
réponse, le sentiment qui m'oppresse a besoin de s'exhaler de vive voix.
adieu. .
                                                      « GAMON.
        « lyon. ce 12 pluviôse.
  « dis a Garilhe, a Boissy, a tous les autres, que je compte sur leurs
conseils et sur leur amitié.
  « Envoyé moi, si tu le juges nécessaire, une expédition du décret me
concernant. »