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24                   LES SAVANTS LYONNAIS

   On se souvient du fameux procès qu'elle eut à soutenir
et qu'elle perdit contre l'archevêque de Rouen, à propos
des droits et des privilèges honorifiques de la Primatie de
France. Ce fut une des affaires ecclésiastiques les plus
retentissantes et les plus épineuses de l'époque ; le débat
évoqué au Conseil du Roi y fut précédé de mémoires d'une
érudition extrêmement variée et précise, et si Mgr de
Colbert parvint à faire déclarer la province de Normandie
indépendante du Primat des Gaules, il en fut peut-être
plus redevable aux influences dont il usa largement qu'à
l'insuffisance des raisons de la partie adverse (17).
v Mais si versé que l'on soit dans la connaissance de la
tradition et du droit canonique, il n'est pas interdit d'ap-
peler le concours de plus riches lumières. Le Primat n'y
manque point. Les archives du couvent ont conservé le.
brouillon de la lettre suivante qui écarte tout doute (18).

                                  « A Monseigneur
                      « Monseigneur l'Archevêque de Lyon
                                        à Paris.
            « MONSEIGNEUR,


  « Depuis neuf à dix ans, je ne puis précisément me sou-
venir des titres des Pères de Fescamp, je croy néantmoins


   (17) Voir dans le catalogue Coste les n oi 1593 'à 1S98. La sentence
du Conseil d'État privé du Roi, fut rendue le 19 décembre 1701 et
enregistrée au Parlement le 20 décembre 1702.
   Le rapporteur pour messire Jacques-Nicolas Colbert, défendeur,
était Camus de Pontcarré, un des ascendants de M. le chanoine Camus
de Pontcarré de la Guibourgère, curé actuel de la paroisse de Saint-
Germain-des-Prés.
   (18) Bibl. nat. F.F. 19680, Lettres diverses de Bénédictins.