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                  L'ANCIENNE DOUANE DE LYON                     38l


comprend que ces taxes étaient vexatoires autant par leur
multiplicité que par leur importance.
    Parmi les anciens droits de traites à l'intérieur du
Royaume, ceux de la Douane de Lyon perçus au profit du
Trésor public, et dont le produit s'élevait vers le milieu du
xvme siècle, à 1,100,000 ou 1,200,000 livres (9), tenaient
le premier rang par le chiffre de leurs revenus et la quan-
tité des marchandises qui y étaient sujettes.
    La Douane de Lyon, qui fut une institution à part sous le
régime des anciennes barrières intérieures, fut la première
qui reçut en France le nom de douane. Les autres taxes
très nombreuses établies au profit du Trésor royal avaient
des qualifications différentes qui variaient à l'infini, c'étaient
les droits de traites, traites foraines, traites domaniales,
haut passage, e t c . . De telle sorte que l'on peut dire que
le mot douane employé pour désigner les droits perçus sui-
tes marchandises en circulation, a une origine bien lyon-
naise, n'en déplaise aux Lyonnais d'aujourd'hui, si fort
opposés à ce genre d'imposition. Le mot, sinon la chose,
qui elle, existait en Gaule dès l'époque de la conquête
romaine (10), le mot nous vient de nos voisins les Italiens,
et plus spécialement des coutumes établies à Venise à
l'époque de sa prospérité commerciale. On y qualifiait sous
 le gouvernement des doges, du nom de Dogana, les droits
 établis sur les marchandises étrangères pour protéger le
 commerce des marchands vénitiens ( n ) . Avec les Italiens
 venus dans notre ville au xve siècle, s'introduisit à Lyon et



  (9) Dictionnaire de l'Économie politique, t. I er . p. 584.
  (10) Dalloz. (V. Douane, n» 5 et s.)
  ( n ) Dalloz. (V. Douane, n° 14 et 15.)