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374 L'ANCIENNE DOUANE DE LYON puissent, de leurs fenêtres, se donner une poignée de main. Il faut beaucoup de confiance en la parole des historiens, pour croire ce qu'ils racontent d'un grand banquier Flo- rentin, qui aurait eu son comptoir, au xvc siècle, dans l'un de ces étroits couloirs ( i ) . Après tout, le fait n'est pas impossible. La place de l'Ancienne-Douane, où régnent aujourd'hui le silence et la solitude, qui sert à remiser le matin le char-à -banc des maraîchers, et dans le jour les voitures publiques des diffé- rents services de la banlieue, a connu un temps où elle fut le centre d'un immense mouvement d'affaires, où de lourds camions transportaient sans cesse les ballots de marchan- dises qus lui envoyaient les négociants du monde entier. L'histoire de la Douane de Lyon réveille des idées bien passées de mode aujourd'hui, et se rapporte à un ordre de choses entièrement disparu depuis la fin du siècle dernier. Mais la Douane joua un grand rôle dans le passé de notre cité. Elle était une institution à peu près unique en France et n'avait de similaire que la Douane de Valence, qui était beaucoup moins importante. Qu'on la considère à son début comme une protection utile au développement du commerce Lyonnais, ou (c'était là son vrai caractère) comme une des sources où s'alimentait le trésor royal, elle fut un rouage important de l'ancienne administration fran- çaise pendant plus de trois siècles. Son origine et ses débuts sont restés obscurs. On en connaît l'histoire depuis Tédit de François I er de 1540, jusqu'au décret de l'Assem- blée nationale des 31 octobre et 5 novembre 1790, qui (1) En 1496, Laurent Spinelli dirigeait, rue de l'Angile, la Banque fondée à Lyon en 1455 par Côme de Médicis. (De Charpin-Feuge- rolles. Les Florentins à Lyon.)