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288                 PROMENADE AU SALON

   Un de ses camarades d'école, M. Barcet, a voulu étonner
le bourgeois, avec Vainqueur (992), jeune adolescent qui
vient de tuer un sanglier, bien gros pour la taille du chas-
seur. Mais je ne pense pas que personne s'y laisse prendre,
tandis que tout le monde s'étonne qu'aux âges primitifs de
l'humanité, il y eût déjà des jeunes gens aussi mal conformés.
   Je clorai cette revue, en payant un juste tribut d'admi-
ration à la Collection de Médailles de M. Roty. Il y a long-
temps qu'une oeuvre de semblable valeur n'avait figuré au
Salon Lyonnais; c'est une compensation à la médiocrité
navrante de la plupart des choses exposées.
   Dans ses compositions, M. Roty s'inspire évidemment
des médailleurs de la Renaissance, mais il y met une note
moderne, et aussi une note plus humaine que n'ont pas
connue les maîtres d'autrefois. Voyez ces plaquettes repré-
sentant des portraits : plusieurs des originaux sont des
simples et des humbles, et pourtant quelle impression noble,
grande, artistique, au sens le plus élevé du mot, il s'en
dégage.
   Je ne parle pas du père et de la mère de l'artiste, ni de ces
deux adorables plaquettes où il a fixé pour toujours les traits
de l'épouse et de l'enfant : le cœur guidait son burin. Mais
voyez l'effigie du brave artisan en fer et de sa femme, voyez
aussi l'effigie de Mme Boucicaut, directrice des Magasins
du Bon-Marché : comme l'artiste a su faire jaillir chez cette
dernière, le sentiment de bienveillance, de bonté qui était
le caractère dominant de cette excellente femme et qui
rachète les vulgarités indéniables de son visage !
   Cette admirable collection doit, m'a-t-on dit, rester au
Musée de Lyon. S'il en est ainsi, elle aura droit à une place
d'honneur.
                                 Simonne de LABKFFË