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LÀ POPULATION PRIMITIVE DE LUGDUNUM 259 deBysance, cité alors presque sans importance, victime des représailles du même vainqueur ?(io). Or, le récit de la condamnation de Lyon par Sévère, de la destruction systématique de ses monuments, qu'un décret spécial défendait de jamais reconstruire, tous ces récits de haute fantaisie et reproduits à l'envi par les modernes, ne se trouvent nulle part ailleurs que dans l'ouvrage de Claude de Rubys (i r), qui écrivait au xvne siècle, et ne les appuie sur aucun texte tiré des auteurs anciens ! Le Père Ménes- trier (12) est le seul à notre connaissance qui ne voulut pas admettre cette proscription de notre ville et les consé- quences imaginaires qui en sont déduites. Il n'existe en réalité que le texte d'Hérodien qui se rapporte au sort de la ville après la bataille. Mais il est un autre événement contemporain, également tragique et sanglant, qui a sans doute porté à la confusion : je veux parler de la grande persécution de l'an 208, dans laquelle a succombé probablement saint Irénée. Sur ce point d'histoire locale, nos anciens historiens lyonnais ne sont pas d'accord. Tandis que Paradin (13), soutient que le massacre de la population païenne et la persécution chrétienne eurent lieu en même temps, le même Rubys et de la Mure (14), admettent qu'il s'est écoulé environ six années entre les deux catastrophes. (10) Les abréviateurs, comme Eutrope. Abrégé de VHistoire romaine, livre VIII, ch. xvm, n'en disent rien. ( n ) Cl. de Rubys. Histoire véritable de la ville de Lyon, Lyon 1604, in-folio, p. 110. (12) Ménestrier. Histoire civile ou consulaire de la ville de Lyon, jus- tifiée, etc., Lyon MDCXCVI, in-folio, p. 136. (13) Paradin. Mémoires de l'histoire de Lyon. Lyon, 1573, in-folio, p. 47. (14) Cl. de Rubys. Loc. cit. — La Mure. Histoire ecclésiastique du diocèse de Lyon. Lyon, MDCLXXI, in-40, p. 14.