Revue du Lyonnais » série 5 - n°13 ( 1892 ) » pp.253

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le nom de quelques contemporains, que nous avons connus,
nous rappelle les souvenirs les plus honorables. Ainsi
notamment Pierre Dutillieu, fils aîné de Jacques-Charles,
fut chargé de prononcer, en 1778, l'oraison doctorale de la
Saint-Thomas. Son second fils, Gabriel Dutillieu, inventeur
du velours frappé, ne fut point étranger à l'invention du
métier qui a immortalisé le nom de Jacquard, et qu'il per-
fectionna même sur certains points. Enfin, il ne faut pas
oublier que plusieurs des monuments épigraphiques les plus
intéressants de notre musée lapidaire, sauvés par ses soins,
ont été donnés généreusement par lui à la ville de Lyon.




    Ainsi, aux deux ternies extrêmes de la période de près
de cinq siècles, que nous venons de traverser, en étudiant
nos anciens Livres de raison, nous trouvons un tableau de
la vie d'un bourgeois de Lyon. Sans doute la vie du riche
fabricant de soierie du siècle dernier ne ressemble guère à
celle du modeste bourgeois du xive siècle. Mais ce contraste
lui-même renferme le plus puissant intérêt. Car rien ne
saurait mieux nous démontrer que c'est bien dans ces
registres de famille que nous pouvons étudier le plus sûre-
ment, en les suivant en quelque sorte pas à pas, les trans-
formations si diverses que les siècles font subir aux idées
 et aux croyances, comme aux mœurs et aux coutumes d'une
 nation.
    Pour compléter cette étude, il nous suffira de la faire
suivre de la reproduction de deux anciens Livres de raison
encore inédits, l'un provenant d'une ancienne famille de
robe du Dauphiné, auquel nous emprunterons seulement
 quelques extraits, à cause de sa trop grande étendue, et le