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i78                  M. DÉSIRÉ GIRARDON

le disciple du directeur. Avec M. Tabareau il est l'âme de
l'École. Il l'aide à inspirer de son esprit tous ses collabo-
rateurs. Rien ne se fait sans lui. Si bien que pendant un
intérim, il remplit les fonctions de Directeur, si bien que
plus tard il ne tient qu'à lui de devenir Directeur en titre,
si bien enfin qu'on ne peut aujourd'hui faire l'histoire de
la Martinière sans écrire son nom à côté de celui de
M. Tabareau.
    Toute sa vie, M. Girardon est resté fidèle a l'Ecole où il
 avait fait ses débuts. Il y était entré en 1835, il ne Ta quittée
 qu'en 1875, ayant vu passer dans ses mains quarante généra-
tions d'élèves. L'un de ces élèves, aujourd'huiprofesseur à son
 tour à la Martinière, rappelant sur la tombe de M. Girardon
 les incomparables qualités de son enseignement, pouvait
 dire, au nom de tous ses collègues : « Nous avons été ses
 disciples, nous ne l'avons jamais égalé. »
    Ceux qui se souviennent, en effet, de ce qu'était ce jeune
 professeur de vingt-six ans, sont restés sous le charme : c'était
 une verve, un entrain, une ardeur et en même temps un
 ordre, une lucidité et une simplicité admirables. La méthode
 Tabareau s'adaptait merveilleusement à la tournure de son
 esprit : il avait en toute chose hâte d'arriver au but ; il
 courait à la solution, et cependant il fallait qu'on le suivît,
 et il savait se faire suivre. Le système des planchettes, qui
 maintient une communication constante entre le professeur
 et les élèves remédiait au danger possible en lui faisant
 sentir l'instant même où des retardataires allaient l'aban-
 donner : d'un mot alors, d'un retour net et précis, i[
 ressaisissait l'auditoire, remettait tout son monde en ligne,
 et la troupe, animée de sa flamme, repartait avec lui, comme
 à l'assaut de la vérité.