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                     M. DÉSIRÉ GIRARDON                     175

traie, à l'École des Beaux-Arts et à la Société d'ensei-
gnement professionnel; il a professé toutes sortes de
sciences, depuis les plus humbles jusqu'aux plus hautes,
apprenant à ceux-ci la chimie et la physique, à ceux-là la
mécanique et la géométrie, tandis qu'à d'autres il a appris
à lire et à écrire. Mais à tous il a fait sentir ce qu'il y a de
grand et d'élevé dans le professorat, tel qu'il l'entendait.
C'était chez lui une mission de dévouement : enseigner,
ce n'était pas exposer brillamment une leçon devant
un auditoire; c'était instruire des hommes; bien mieux,
c'était encore les moraliser; il entendait que l'instruction
donnât à l'élève le sentiment de sa dignité, de sa liberté et
de sa responsabilité. Il voulait enfin que cet enseignement
ne fût point un stérile perfectionnement intellectuel ou
moral, qu'il fût pratique et qu'il se résolût pour l'élève en
une amélioration matérielle de sa situation.
   Cet idéal si complexe,- il savait l'atteindre. Un des
hommes les plus distingués de notre ville, disait, il y a
quelques jours : « Si je suis devenu un homme, c'est à
M. Girardon surtout que je le dois. J'ai eu des professeurs
plus illustres, je n'ai jamais eu un si bon maître. »
   Comprendre ainsi le professorat, c'est en tripler les
devoirs. M. Girardon y a suffi pendant près de quarante ans,
sans paraître en sentir le poids, tant il était né pour cette
tâche. Et pourant c'était presque le hasard qui l'avait
 voué à l'enseignement.

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   Il avait seize ans, il terminait ses études, se préparant à
l'École polytechnique, lorsqu'un de ses oncles maternels,
M. Tabareau, vint s'établir à Lyon. Cet oncle était un