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94 L'ABBÉ HYVRIER nous souvenons encore avec quelle sévérité le Supérieur jugeait le portrait du cardinal Foulon, il eut été désireux de connaître Duez pour lui expliquer comment H. Rigaud campait des Princes de l'Église, leur donnait dignité, grand air et parfaite vérité d'expression. A Aix en Provence, où chaque année en allant à Cannes, le Supérieur était l'hôte de Mgr Gouthe-Soulard et où il retrouvait au quartier général l'intimité lyonnaise si chère à sa fidélité amicale, nous le suivions aussi au beau Musée de la vieille capitale provençale; là , s'il se plaisait devant le coloris étourdissant de Largillière, il ne pouvait assez admirer le portrait du cardinal Caraffa. A chacun de ses voyages en Italie, le cher Supérieur visitait, trouvait même des curiosités artistiques peu con- nues de la foule des voyageurs. Lorsqu'il alla pour la pre- mière fois vénérer Léon XIII (1880), il nous écrivit une description superbe de la cathédrale gothique d'Orvieto. Ses incessantes occupations ne lui permirent point les voyages d'Espagne, d'Allemagne, qu'il désirait tant par- courir; mais il alla en Angleterre d'où il rapporta la pré- cieuse amitié du très illustre cardinal Manning, et en Belgique, dont les merveilles gothiques et les richesses artistiques l'enchantèrent. Du reste, le Supérieur s'intéres- sait à toutes les questions d'art ; avec quelle bonté il nous écoutait après nos voyages, sacham déjà tellement par lui- même sur les pays lointains, l'Orient, l'Egypte, Constan- tinople, que le récit du voyageur n'était plus un fatigant monologue, mais le plus agréable dialogue dans ce cabinet si original avec son désordre de livres, de papiers, au- dessous des admirables portraits de Bossuet et de Fénelon, par Mignard. Cet intérêt si vif que le Supérieur portait à toutes les