Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
&2         }.-].   ROUSSEAU ET MADEMOISELLE SERRE

curé de la paroisse de Chasselay, à la prière de messire Jean Chausse,
curé de la paroisse des Sts Pierre et Saturnin. A été parrain sieur
Antoine Boulay, marchand à Lion, et marraine dame Susanne Char-
rasson, veuve du sieur Chesne Piot, marchand audit lieu, qui ont
signé (r).

     Susanne CHARRASSON           SERRE             BOULAY

  C. FONTANELLE, curé susdit                LACOMBE, veuve ARMAND


   Suzanne était donc fille d'un bourgeois de Lyon, Michel
Serre, de fortune médiocre, mais néanmoins en bonne
situation, car nous verrons un peu plus tard les actes de
l'état civil gratifier son nom de la particule et le désigner
sous le nom de Deserre.
   Neuf ans après, Jean-Jacques revenait à Lyon et entrait
chez M. de Mably, pour y faire l'éducation des deux
enfants du prévôt général de la maréchaussée.
   Pendant l'année qu'il passa dans cette maison, il eut
l'occasion d'y rencontrer Mlle Serre, alors âgée de vingt
ans et dans tout l'épanouissement de sa beauté. Ayant
échoué — lui, l'amoureux perpétuel — auprès de Mme de
Mably, qui « ne prit pas garde à ses lorgneries et à ses sou-
pirs », le jeune précepteur adressa sans doute ses hommages
à la belle Suzanne ; on peut même présumer qu'il réussit
à se faire recevoir dans la maison du négociant lyonnais,
non toutefois comme prétendant avoué, puisqu'il n'avait
aucune situation à faire valoir aux yeux des parents.
   Au surplus, Rousseau nous apprend lui-même qu'il était
« bien éloigné de songer au mariage ». C'est donc, avec


  (t) Archives de la ville. Registre 608, paroisse de Saint-Pierre et
Saint-Saturnin, année 1720. Suzanne eut une sœur, Marie-Françoise,
née l'année suivante, 1721, dont il n'est point parlé dans la suite.