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DU CHEVAL DE HENRI IV 487 Au milieu du siècle dernier, la chapellerie était une des branches les plus considérables de l'industrie lyonnaise. En 1774 elle occupait 8,000 ouvriers. Vers 1792 la production se ralentit, soit à cause du manque de débouchés provoqué par les guerres et l'agitation du pays, soit aussi à cause d'une hausse énorme dans le prix des poils de lapin (8). A cette époque 1,500 ouvriers étaient employés à cette industrie. La fabrication des chapeaux ne se releva pas. En 1838 le nombre des ouvriers chapeliers était à peine de 1,800 (9); de nos jours il esjt,*- réduit à 3 ou 400, malgré la fabrication des j^o'quï doit, il me semble, employer un certain nombre d'ouvriers ; soit pour retaper les vieux chapeaux en chapeaux simili-neufs, soit pour en fabriquer de presque neufs. Les poils de lapin et de cha- meau, les peaux de castor entrent pour une partie indéfini- tésimale dans cette fabrication à bon marché, pour laquelle on emploie, à ce qu'il paraît, des détritus et des chiffons de laine, des pattes, comme on dit à Lyon. Dans tous les cas, au point de vue artistique, l'ère des }.6o n'est pas sans intérêt. Qui de nous ne s'est pas ébaubi devant les bou- tiques de la rue Terme et de la rue de la Barre, où ces abra- cadabrantes réclames, à l'aquarelle ou à la gouache, attirent toujours un nombreux attroupement. Dans ces images, pelier, rue de Bourbon, 40, dont le père et le grand-père ont été fabricants de chapeaux. M. Quintalet appartient à une ancienne et honorable famille lyonnaise ; son grand-père, Louis Quintalet, était au nombre des 209 infortunés défenseurs de Lyon, qui furent mitraillés aux Brotteaux par ordre de la Convention, le 15 frimaire, an II {S novembre 1793). (8) Description physique et politique du département du Rhône, par le citoyen Verninac. Lyon, an IX, in-8°. (9) Histoire du commerce à Lyon, par Beaulieu. Lyon, 1838, in-8°.