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372           CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS

   Les droits de justice de l'abbé sur les habitants de Chazay
et de la baronnie sont souvent attaqués, mais toujours affir-
més et sauvegardés par des sentences de la sénéchaussée de
Lyon. En 1570, deux habitants de notre ville, les sieurs
Claude Pin et Claude Flachéron (familles qui existent en-
core), se voient condamnés par la Cour de Lyon pour avoir
refusé de reconnaître les droits de justice qu'avait l'abbé sei-
gneur (9).
   Puis cette même année les officiers de justice de la
baronnie eurent à poursuivre avec rigueur les vagabonds,
loups-garous et sorciers, qui infestaient le pays. Sous des
déguisements propres à jeter une terreur superstitieuse, ils
parcouraient les campagnes, s'introduisaient dans les mai-
sons et se faisaient donner argent, vêtements et victuailles
sous peine de se voir en butte à tous leurs mauvais traite-
ments, ou aux mauvais sorts qu'ils menaçaient de jeter sur
les gens, les bêtes et les récoltes.
    Les plaintes portées contre eux et les maléfices qu'ils se .
vantaient de faire en engraissant les portes, nous disent les
 chroniques du temps, arrivèrent à la connaissance de
 François Mandelot, gouverneur du Lyonnais, qui lança
 contre eux une ordonnance de poursuite et s'entendit avec
les hauts justiciers de la province, afin de les poursuivre et
traiter avec la plus grande rigueur (10),
    Le seigneur baron donna donc des ordres sévères selon
 cette ordonnance, et ces hardis malfaiteurs furent jetés dans
 ces cachots, que l'on peut encore voir dans les caves et sou-
 terrains du château de Chazay. Cette crainte superstitieuse


   (9) Arch. du Rh. Ainay. H. 420, chart. 234.
   (10} Péricaud. Documents. Revue du Lyonnais, 48= année, t. III,
p. 83.