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              CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS                    303

   C'était un grand personnage que de hauts intérêts appe-
laient fréquemment à la cour et dans son diocèse, aussi
doutons-nous fort qu'il vînt habiter le beau château de
Chazay.
   Il visita cependant sa baronnie dont il avait confié les
revenus à un fermier général, et pendant que ses officiers
administraient la justice et gouvernaient ses domaines, les
revenus lui étaient envoyés à Paris ou en son évêché de
Laon, par ce gérant ou régisseur. Par son ordre, l'abbaye
acheta à Benoît Platet, une vigne située sur le coteau de
Saint-Jean-des-Vignes, côte renommée par la bonté de ses
vins (18), qui figurèrent dorénavant d'une manière fort
honorable sur la table de l'opulent prince-évêque.
   En l'année 15 31 tous nos pays furent de nouveau ravagés
par une sécheresse affreuse. L'abbaye d'Ainay se distingua
comme par le passé par sa grande charité ; non seulement
elle secourut ses vassaux dans tous ses domaines, mais elle
distribua d'abondants secours à tous les malheureux. Puis
comme les affamés, fuyant les campagnes désolées, s'étaient-
jetés sur la ville de Lyon, elle recueillit ces misérables sous
des tentes qu'elle avait fait dresser dans les prairies, qui
s'étendaient autour du monastère, entre le Rhône et la
Saône, et suffit à tous leurs besoins (19). Pour perpétuer
ces secours et les étendre encore, elle provoqua des quêtes
générales, qui furent, comme on le sait, l'origine de l'Au-
mône générale lyonnaise, qui devint plus tard notre admi-
rable Hospice de la Charité (20).
   L'année 1534 fut aussi désastreuse, par suite également


  (18) Arch. du Rhône. Ainay. 2«arm., vol. 26 bis, chart. 4.
  (19) Leymarie. Lyon, ancien et moderne, p. 43.
  (20) Alm. de Lyon, 1840. Docum. Péricaud, an. 1531.