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246 LES PROTESTANTS A LYON comptoit, dit-il, qu'il y avoit environ mille personnes entre lesquelles il y avoit quatre-vingts familles originaires du Royaume et dix-huit ou vingt de Suisse. Le surplus estoit de la jeunesse des autres provinces qui vont à Lyon tra- vailler chez les marchands et se former au négoce (r). » Nous disons un millier de personnes pour la population protestante tout entière, et l'on juge par cela des exagéra- tions auxquelles des écrivains se sont laissé entraîner. N'a- t-on pas dit qu'on comptait à Lyon, en 1685, douze mille tisseurs de soie, que neuf mille de ces tisseurs étaient pro- testants et avaient fui (2) ? Nous avons dit que les Réformés ont été relativement en petit nombre à Lyon; nous devons justifier ce que nous avons avancé. Nous le ferons au moyen de documents contemporains. Nous lisons dans une pièce non datée, qui a dû être écrite vers 1565 (3) : « Lorsqu'elle (la ville de Lyon) fust prise n'y avoit en tout tant hommes femmes et petitz enfans que environ deux mil personnes de la nouvelle Religion, et n'y avoit ville en ce Royaulme moings gastée de ceste nouvelle Reli- gion que Lion, ny peuple plus affectionné au service de Dieu et du Roy et conservation de sa ville... (1) D'Herbigny, Mémoire de la généralité de Lyon, 1698. (Bibliothèque nationale, mss., fonds français, 11° 22201, p. 72.) (2) Ces assertions ont été présentées bien souvent. On les retrouve dans un mémoire du rév. Isaac Taylor, pasteur à Spitalfields, mémoire publié récemment. (3) Cette pièce est intitulée : Pour monstrer que si l'on presche à Lyon en la forme que font ceulx de la nouvelle Religion ce sera la grandissime perte du Roy et de son Royaulme et la totalle Ruyne d'icelle ville.