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    224           CIUZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS

    de France dans la compagnie du comte de Ligny, lorsqu'il
    arriva en même temps que le roi en la ville de Lyon. Un
    gentilhomme franc-comtois, le sire de Vaudrey, avait
    obtenu de donner un tournoi dans les prairies de la Guillo-
    tière. Plein du noble désir d'y prendre part, Bayard mis
    son nom à côté des plus illustres de la province. Mais trop
    pauvre pour se procurer armes et cheval de guerre, il ne
    savait à qui s'adresser, n'étant pas très hardi. Dans cette
    perplexité il confia sa peine à son jeune ami Bellabre.
    « Mon compagnon, lui répondit-il, vous souciez-vous de
    cela ? N'avez-vous pas votre oncle, ce gros abbé d'Ainay ?
    Je fais vœu à Dieu que nous irons à lui, et s'il ne veut
    fournir deniers, nous prendrons crosse et mitre. » A cette
    plaisanterie, Bayard se prit à rire, mais n'osant lui-même
     aller chez son oncle, il pria son ami de se charger de sa
     requête. « Ne vous chaille (inquiète), répond Bellabre,
     nous irons vous et moi demain matin parler à lui, et j'es-
     père que nous ferons bien notre cas. »
       Dès le jour suivant, nos deux amis arrivèrent à l'abbaye
\   de bon matin et trouvèrent dans le pré qui longeait le cou-
    vent, le seigneur abbé qui lisait ses heures. Il fit d'abord
    bon accueil à ce neveu, qui était appelé à être l'héritier de
    sa maison. Mais instruit bientôt de l'engagement qu'il avait
    pris de combattre au tournoi, il lui manifesta son méconten-
    tement de le voir si jeune assez hardi pour aller lutter
    avec les premiers chevaliers de la province. « Il n'y a que
    trois jours que vous étiez paige et avez à peine vingt ans ! »
    Puis ayant entendu sa requête : « Allez chercher ailleurs
    qui vous prêtera argent ; les biens donnés par les fondateurs
    de cette abbaye ont esté pour y servir Dieu et non pour être
    despensés en jouxtes et en tournois. »
          Mais le bon abbé, qui aimait beaucoup son neveu, se