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2io               CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS

Elle est malheureusement mutilée en partie, ainsi que
Técusson qui est à ses pieds, qui serait venu nous indiquer
quelle était la noble famille qui l'avait érigée.
   D'ailleurs, nos habitants ne faisaient que suivre l'exemple
de nos rois, dont la piété sut toujours mettre la France sous
la protection particulière, de la Vierge Marie. C'est ainsi
qu'en 1476, Louis XI, de passage à Lyon, voulut que
Notre-Dame de Fourvières fût invoquée comme la grande
protectrice de la France, et dans cette pensée il la créa châ-
telaine de vingt-cinq villages dans le Lyonnais (1).
   Au prieuré de Chazay, la dévotion envers la Mère de
Dieu était également en grand honneur, et la chapelle de
Notre-Dame dans l'église Saint-Pierre, était particulièrement
visitée. En ce temps le prieur, en même temps que sacris-
tain de Chazay, était frère Guillaume Monet, qui reconnaît
devoir chaque année au couvent d'Ainay, 24 sols viennois
pour la pitancerie, 15 sols viennois pour l'anniversaire de
frère Martin, son prédécesseur, et 20 sols pour l'anniver-
saire de feu frère Chantre, de Chazay (2). Quant au curé
d'alors il se nommait Laflotte, comme en fait foi la pierre
tombale qui existe dans l'ancienne église du bourg.
   L'abbé Théodore du Terrail rendit pour quelque temps à
notre petite ville un peu de cette importance et de cette
beauté dont elle avait joui avant les malheurs de la guerre de
Cent Ans. Il refit les fortifications, répara les murailles et bâtit
le magnifique château gothique dont on admire encore main-
tenant certains morceaux que le temps a épargnés. De
 nombreux hommes d'armes gardaient la forteresse et la ville



      (1) La Mure. Hist. des ducs de Bourbon, t. II, p. 395. Note.
      (2) Arch. du Rhône. Ainay. 2earm., vol. 47, chart. I, fol. 465.