Revue du Lyonnais » série 5 - n°10 ( 1890 ) » pp.024

24                    DE LA VILLE DE LYON

tant de bien. Ville, dis-je, riche et opulente en marchandise,
abondante en peuple et ouvriers, superbe en bâtiments,
délicieuse en vivres et rafraichissements, la Royne des
villes,florissantede bien en mieux sous l'authorité Royalle,
sous laquelle Dieu la face longuement prospérer. »

          Vidi duobus imminensfluviisjugum,
          Quod Phœbus ortu semper obverso videl :
          RhodarMs ubi ingens amne praerapido fluit,
          Ararque, dubitans quo suos cursus agal,
          Tacitus, quietis allaitripasvadis (2).

     Plus bas, séparée par un trait, est la dédicace :

   A Monsieur Valier, Plus Ancien Conseiller du Roi
en la seneschavcee, et siège presidial de Lyon, seigneur
d'Escolleset Beavmont (3).

   « Puisque vous avez esté l'Autheur, et m'avez incité à
tracer et dresser le plan de la Noble et Excellente ville de
Lyon, au contentement public et satisfaction des plus
curieux, j'ai suyvi vostre advis, jugeant qu'il procedoit de
mesme inclination que la mienne, et que tous deux nous
rencontrions en ce poinct de faire honneur à nos hostes,
car encor seroit ce peu d'avoir ouy parler de la ville de


   (2) J'ai eu sous les yeux une colline qu'à son lever Phébus regarde
de face. Aux pieds de cette colline deux fleuves : le Rhône au vaste lit
et dont les flots sont pleins de colère ; la Saône, qui ignorant la voie à
suivre, silencieusement caresse les rives de ses ondes paisibles.
   (3) Sur les registres des séances de la Cour, Vallier n'est plus porté
au nombre des conseillers présents à partir de la fin du mois de jan-
vier 1628.