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A PROPOS DE LUGDUNUM I /
médaille d'Albinus et sur les médaillons romains de terre
cuite, copies ou modèles de cette médaille,
le corbeau retrouve son caractère vrai d'em-
blème d'une divinité, puisqu'il figure alors
aux pieds du Génie local (qui a peu à peu
remplacé le dieu), exactement comme l'aigle,
sur les monuments, apparaît aux pieds de Jupiter dont
il est un attribut (13).
Voilà la vérité ; et lorsque M. dJArbois de Jubainville,
qui a eu le très grand mérite de reconnaître et de démontrer
que LVG-DVNVM voulait dire « montagne de LVG »,
avançait qu'il était peut-être possible de concilier cette éty-
mologie et celle de Clitophon, et cela en admettant que le
corbeau était probablement « une manifestation », c'est-à -dire
un emblème du dieu LVG, cette affirmation timide d'un
fait vrai était restée jusqu'ici sans preuves ; mais peut-être
voudra-t-on reconnaître que, grâce aux faits que nous
venons d'exposer, nous avons enfin la preuve cherchée, car
nous croyons avoir démontré que, dans l'esprit des moné-
taires lyonnais, nécessairement mieux informés que ceux de
Rome des doctrines religieuses de la Gaule, le corbeau était
bien, à Lyon, Temblème du dieu LVG, et nétait pas autre
chose.
Cependant, n'est-il pas possible d'aller plus loin encore
dans la recherche de la vérité, et serait-ce faire acte de
témérité que de tenter de découvrir comment et pourquoi
le corbeau était devenu, à Lyon, Temblème du dieu LVG?
Voici précisément un fait curieux, rapporté par Tite-
(13) Cf., le denier n° 20 de h gens Cornelia, in Babelon, Op. cit.,
t. I, p. 397.