Revue du Lyonnais » série 5 - n°9 ( 1890 ) » pp.408

408             CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS

les de Lanay de Civrieux, qui venaient encore d'acheter
aux d'Aygliers cens et servis (3 2) sur cette paroisse ; les
seigneurs de Lissieu de Marcilly, de Morancé, enfin les
nobles de Chazay, comme les de la Fontaine, les Le Clerc,
les Albaneys et autres.
   On respirait un instant en attendant de nouvelles luttes,
lorsque se passa un fait important dans l'histoire du Beau -
jolais, dont nous étions limitrophes. La sirerie de Beaujeu
arrive au duc Louis Et, de Bourbon, déjà comte de
Forez (33).
   Ce fut un heureux événement pour nos contrées, car le
duc de Bourbon ayant en sa main ces trois provinces,


   (32) Arch. du Rhône. Ainay. H. 4240, chart. 278.
   (33) La Mure. Hîst. des ducs de Bourbon, t. II, p. 88. En 1400,
Edouard II était sire de Beaujeu, et le dernier de sa race. Ce malheu-
reux prince, ne sachant plus dominer ses passions, se précipita dans les
plus grands malheurs. Epris des charmes et des vertus de la fille de
Guionnet de la Bessée, premier échevin de Villefranche, il la fit enlever
et conduire en son château de Pouilly-le-Châtel, d'autres disent de
Perreux, où lui-même se réfugia. Ce fut en vain que le malheureux
père supplia le ravisseur de lui rendre sa fille, Edouard resta sourd à
toutes les prières comme à toutes les menaces. De La Bessée s'adressa
alors au roi de France, qui entendit sa plainte, et après enquête cita le
sire de Beaujeu devant le Parlement de Paris. Le sergent royal qui
apporta la citation, fut saisi par les ordres d'Edouard et jeté du haut
des murailles dans les fossés du château. C'était un crime de lèse-
majesté que le bailli de Mâcon fut chargé de punir. Les troupes royales
vinrent donc assiéger Edouard dans son chastel ; obligé de se rendre, il
fut emmené â Paris et jeté en prison.
   Il allait payer de sa tête sa rébellion quand il implora les bons
offices du duc de Bourbon, qui venait d'hériter du Forez par le fait de
sa femme Anne. Le duc lui promit sa haute protection, à condition
qu'il lui ferait l'abandon de sa seigneurie de Beaujeu. Pour sauver sa