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30 CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS entière se réjouissait de jouir de cette paix tant désirée, quand elle se vit de nouveau à la merci de farouches et cruels brigands, qui se répandirent sur nos provinces comme des loups carnassiers. La paix de Brétigny avait laissé sans emploi une foule de soldats anglais et français, qui allaient se trouver sans ressources. Ne pouvant se décider à un travail honnête après la vie facile des camps, ils se donnèrent des chefs et se constituèrent en bandes sous le nom de Routiers d'abord et de Tard-Venus ensuite. C'étaient des Anglais, des Alle- mands, des Flamands, des Brabançons, des Navarrais, des Gascons et autres mauvais Français, tous bandits, et après avoir ravagé le pays de Toul, de Verdun et de Langres, ils venaient d'entrer en Bourgogne, où ils commettaient de grands dégâts autour des villes de Dijon, de Châlon et de Beaune. Déjà fort redoutables, ils voyaient leur nombre augmenter à mesure qu'ils s'avançaient vers nos pays. Deve- nus alors plus hardis, ils attaquent les grandes villes et forment le projet de descendre jusqu'à Avignon. Cette ville, alors fort opulente par la présence du Pape et de sa Cour, excitait leur convoitise. Dans le milieu de mai 1360, ils étaient dans le Maçon- nais, qu'ils mettaient au pillage, et apparaissaient dans le Beaujolais, qui avait le même sort. Mais ayant échoué devant Beaujeu, et son château fort admirablement défendu par le sire de Beaujeu et ses habitants, ils se dirigent vers le Lyonnais, voyant grossir leur nombre par d'antres bandes qui viennent les rejoindre, janvier 1361. Ils suivaient les bords de la Saône, et leur approche semait l'effroi dans la province. Aussitôt Jean de Talaru, doyen du Chapitre de Lyon s'empresse, le 5 janvier 1361, de signaler la marche des