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LES AQUEDUCS 439 En parcourant les monts du Lyonnais, depuis la vallée de Poleymieu jusqu'à celle de l'Orgeolle, mes interlocuteurs me disaient souvent : « Est-ce que vous parlerez de notre « pays dans votre livre ? — Oui certainement ? — Et de « nous aussi ? — Je l'espère. » Je vais tenir ma promesse dans une certaine mesure. « Vous m'avez quelquefois pris pour un espion prus- « sien ; en contemplant vos belles campagnes, je me suis « facilement expliqué vos craintes. « Vos vallons sont trop riches pour ne pas tenter les « voleurs; c'est pourquoi sans doute, tous les conquérants, « depuis Jules César jusqu'à Guillaume de Prusse sont « venus, à main armée, piller au beau pays de France pour « refaire leur trésor épuisé. « Mais il est des trésors que les pillards n'épuiseront « jamais, et votre beau pays amassera toujours de nou- « velles richesses, tant qu'il y aura sous vos toits rustiques « ces femmes, vos compagnes, vaillantes ménagères, intel- « ligentes et dures au travail, qui secondent vos laborieux « efforts pour faire sortir de la terre toutes les productions « qu'elle peut donner. « Souvenez-vous toujours, que Dieu a fait naître Jeanne « Darc dans une famille de paysans, et n'oubliez jamais « que Jeanne Darc a été le messie de la patrie française. » NOTE DE L'AUTEUR Dans leurs constructions ordinaires, les Romains employaient les matériaux qu'ils trouvaient dans la localité. A Aix-en-Othe (Aube), mon pays d'origine, on avait mis à jour, vers 1873-1874, des substructions d'anciens