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242           CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS

   Ces misères sans nombre étaient généreusement soula-
gées par l'abbé-seigneur, qui employait à ces secours les
dons aussi riches que nombreux que l'on faisait à l'église
de Chazay. Patron de cette église, l'abbé d'Ainay en retirait
les dîmes et y nommait les dignitaires ; ce pouvoir était
remis souvent à son prieur (10). Cependant, l'archevêque
y conservait ses droits synodaux, qui étaient de prélever
sur l'église de Chazay six deniers forts ( u ) .
   En cette année, le moine dom Martin était curé de notre
église paroissiale, et exerçait en même temps la charge de
prieur, comme nous le prouvent les nombreux actes de
cette époque, où il prend le lieu et place de l'abbé.
   L'archevêque Louis de Villars, étant mort vers 1308,
Pierre, de l'illustre maison de Savoie, lui succéda sur le
siège de Lyon. Il chercha aussitôt à ressaisir cette autorité
temporelle, que Philippe le Bel avait enlevée à son prédé-
 cesseur, refusa le serment de fidélité au roi, et se constitua
 dans un état de révolte qui amena sur lui les plus grands
 désastres.
   Pierre de Savoie soutenait qu'il était en possession des
 droits régaliens, c'est-à-dire, qu'il avait le droit de faire la
 guerre, de battre monnaie, de percevoir les impôts et de
 rendre justice sans qu'on en pût appeler de la sentence;
 droits concédés, disait-il, à ses prédécesseurs, même par
 Philippe le Bel, en 1307 (12). Le roi envoya alors dans le
 Lyonnais un corps de troupe sous les ordres de son fils,
 Louis le Hutin, afin de forcer l'archevêque à l'obéissance


  (10) A. Bernard. Cart. de Savigny. t. II, p. 915.
  (11) A. Bernard. Cart. de Savigny. t. II, p. 915.
  (12) Vachez. Chdtillon-d'Azergites, p. 15.