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i8o                     LES AQJJEDUCS




            LA PRESQU'ILE, TERRE LIBRE

   Les eaux de l'aqueduc de Miribel étaient-elles les seules
qui étaient distribuées dans la presqu'île entre le Rhône et
la Saône? Assurément non! Et cette conviction résulte des
considérations qui vont suivre, lesquelles nous ont été sug-
gérées par ces deux autres questions : quelle est l'autorité
administrative qui a prescrit l'établissement de l'aqueduc
des bords du Rhône ? Quelle est la nationalité du maître de
l'œuvre, architecte ou ingénieur, qui l'a construit?
   La presqu'île était restée une terre franche et libre,
administrée par les délégués des nations gauloises; elle
était complètement indépendante de l'autorité romaine.
C'est là, qu'à certaines époques de l'année, se réunissaient
les chefs des nations, pour délibérer sur les questions d'in-
térêt général, et qu'avait lieu, en même temps, la tenue
des foires ou marchés.
   L'autorité romaine avait fait preuve d'une grande sagesse
politique, en laissant en franchise ce terrain aux vaincus; la
cité gauloise était là, sous l'œil de la cité impériale, la sur-
veillance était facile. Du Forum, et du palais des Empe-
reurs, on dominait la plaine basse, la colline et le plateau
de la Croix-Rousse actuelle.
   En temps ordinaire, la cité gauloise était peu populeuse,
mais au temps des assemblées et des grands marchés, la
population grandissait rapidement en nombre ; on venait à
Lugdunum des contrées les plus lointaines : délégués des
nations, opulents personnages, riches négociants, tous, plus
ou moins chargés de missions secrètes, mais tous bons