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122            UN CONFRÈRE DE MASSILLON

   Les échos de cette voix touchante, plus persuasive que
forte, ne sont même pas arrivés jusqu'à nous; rien n'a été
publié ni conservé des manuscrits de notre orateur; en
mourant, il les légua au P. Codolet, mais nous ignorons
leur sort.
   Us ne furent certainement jamais tirés des cartons de son
héritier, deux recueils néanmoins ont successivement paru
sous le nom du P. Maure; leur histoire est assez piquante
et capable d'intéresser d'autres que les bibliophiles de pro-
fession; nous nous y arrêterons un instant.
   Ils sortent des presses de François Foppens, à Bruxelles,
un libraire qui avait la spécialité de ces sortes de contrefa-
çon ; celle-ci est double du reste, car les discours ne sont
pas du P. Maure et ils n'appartiennent pas davantage aux
prédicateurs auxquels ils avaient une première fois été
 attribués.
    Un de ces ouvrages ainsi démarqués est de l'année 1734;
il fut présenté sous ce titre : Recueil de sermons sur les Evan-
giles du Caresme et sur les mystères de Notre-Seigneur et de la
Sainte Vierge, avec quelques panégyriques et autres sujets, par
le P. Maure, prêtre de l'Oratoire. Nouvelle édition. A
Bruxelles, chez François Foppens, au Saint-Esprit.
    C'est tout simplement une nouvelle édition des sermons
du P. de La Rue, saisis pendant qu'ils étaient débités, arran-
gés, tronqués, et reproduits contre l'intention et malgré les
protestations du célèbre jésuite, et augmentée de pièces
prises de toute provenance. Adry n'a pas soupçonné cette
mauvaise foi, et dans sa Bibliothèque des écrivains de ï'Oratoire
(Manusc. de la Biblioth. nation.), il accepte pour l'Orato-
rien tout ce que Ton dit du confrère de Bourdaloue ; sa faci-
lité pour la poésie, ses relations avec Corneille, et le paral-
lèle, intéressant du reste et fort bien écrit, avec Massillon.