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DE LA SOURCE DES EAUX DE SAINT-GALMIER 55 « source principale des cours d'eau ou les fontaines abon- « dantes et pérermes (2). » Les Romains, qui s'attachèrent à détruire la religion druidique, respectèrent et encouragèrent, au contraire, un culte que presque tous les anciens peuples ont rendu aux forces vives de la nature, et dont les poésies d'Horace nous révèlent l'existence à Rome (3). Le nom celtique des fontaines sacrées se transforma dans la langue des Romains, en celui de Divona, que l'on retrouve encore si fréquemment en France (4), et tel est le nom que portait notamment la fontaine sacrée de Bor- deaux, dont un brillant poète du ive siècle, Ausone, a chanté les vertus dans ses vers (5). Aussi, ce culte entra si profon- dément dans les moeurs de la population gauloise, que ce ne fut qu'à grand' peine que le christianisme parvint à le (2) Le Culte des eaux sur les plateaux èduens, p. 12. (3) V. Hoiace. Odes. Livre III. Ode 13 : O fons BtttidusiÅ“, spUndidior vitro, Dtilcî digne mero, non sine floribw, Cras douaheris heedo (4) Divonne (Ain). — Divonne, fontaine (Yonne). — Dyonne, autre fontaine du même département. — (V. Bulletin de la Société d'archèo- kgie à 'Alais, année 1873, p. 163.) (5) Ausone. Clar. urb.., xiv, v. 29 : Salve, îtrbis genius, medico potabilis haustu. Divona Celtarum lingua, /mis addite divis... V. Am. Thierry. Hist. de la Gaule sous la domination romaine, II, 369. — Deloche. Cartul. de Beaulieu. Introduct., p. CLXXXV et suiv. — Roget de Belloguet. Glossaire gaulois, p. 380. — Greppo. Éludes archéo- Ã6g. sur les eaux thermales ou minérales de la Gaule à Tépcque romaine. p. 113.