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                          LUTHERIE                         367

appartenait en 1847, à M. Brochard de Villiers Fiorillo
a survécu par ses études, admirablement doigtées, d'un
chant agréable et accessibles à tous les violonistes.

   A l'Ecole française il manquait Leclair et Rode ; elle était
représentée par quatre violonistes, par Cartier, excellent
professeur, par Garriniés, dont les matinées doivent être
familières à quiconque tient à connaître les ressources du
violon; par Lafont, artiste froid, nul comme compositeur,
mais à qui le travail avait donné un jeu d'une pureté et
d'une correction merveilleuse, et par Baillot.

   Né dans le siècle dernier, Baillot appartient à la géné-
ration présente, par ses travaux, ses élèves et l'influence
de son enseignement. Nul ne porta plus loin l'art de l'archet
et celui de l'émission du son. Un peu sec et compassé dans
ses concertos et ses airs variés, il se transformait en exé-
cutant la musique des grands maîtres. Les anciens étaient
surtout l'objet de son culte, et ceux qu'il rendait avec une
perfection désespérante pour l'avenir. Qui ne se rappelle
l'avoir entendu dans ses séances de quatuors, retracer la
majesté d'Haydn, la bonhomie gracieuse de Bocherinni, la
passion contenue de Mozart ? Ses accompagnateurs qui
étaient ses amis, quelquefois ses élèves, étaient comme lui
des gens modestes, convaincus, dévoués à l'art et à leur
maître. C'étaient: Vidal, excellent violon; Norblin, le
maître de Franchomme; Vaslin, habile professeur, dont les
excentricités relativement au manche de son violoncelle,
faisaient le désespoir de Gant; Mialle avec sa figure homé-
rique; Urhan unissant à une fervente piété un grand amour
des arts, et plus tard Sauzay, gendre de Baillot, et l'un
des meilleurs altos de Paris. Tous s'effaçaient peut-être un
peu trop devant leur premier violon ; mais aussi quelle