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256           CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS

 passage de la fameuse charte de 1173, par laquelle le comte
 Guy de Forez fait cession de ses droits sur le Lyonnais à
 l'archevêque de Lyon. Il y est dit que « le comte cède sur la
 rive droite de la Saône le château de Châtillon, tout ce qui
 y est renfermé et tout son mandement, pour lequel le sei-
gneur dudit château doit fidélité et hommage (3). » Rien
 là ne nous prouve que les abbés d'Ainay ne fussent déjà
 seigneurs de Chazay et feudataires des comtes de Forez.
    Tout ce que nous pouvons en déduire c'est que le man-
 dement de Châtillon allait alors jusqu'à la Saône en compre-
nant Chazay et les villages circonvoisins. Ces villages
 avaient des seigneurs particuliers relevant de la justice du
château de Châtillon et l'abbé d'Ainay devait posséder la
seigneurie de Chazay, en attendant que son château-fort
prenne le titre de châtellenie avec le droit de haute et basse
justice. Ce qui n'arriva qu'en 1173, par suite de ladite
transaction.
    Nous serions portés à croire qu'Ainay s'établit à Chazay
au temps de l'abbé Aurélien, qui vivait au milieu du
ixe siècle. Comme il était très bien vu à la Cour du roi
Boson de Bourgogne, il obtint de ce prince de grands dons
en terres et en seigneuries, au nombre desquelles aurait été
Chazay (4).
    Ce serait donc en ce temps que l'abbaye serait venue
établir dans notre bourg un de ces petits couvents, qu'on
appelait alors alla ou abbatiola, car le nom de prieuré ne
fut donné que plus tard, quand cet usage, venu de Cluny,
se fut répandu vers le xie siècle (5). Cette abbatiola, ou

 (3) Hist. de Châtillon, Vachez, Lyon, Brun, 1883, p, 2.
 (4) Grand cart. d'Ainay, Lyon, Pitrat, 1885, t. II, p. xiv.
 (5) Chéruel, voy. Prieuré.