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                CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS                          255

ayant droit d'y pourvoir au culte. De qui l'abbaye d'Ainay
obtint-elle le fief et la seigneurie de Chazay? Le Petit Car-
lulaire du couvent, qui contient les actes les plus anciens,
ne peut nous renseigner, les vingt-trois premières chartes
ayant été égarées. Perte malheureuse, car elles auraient jeté
un grand jour sur l'arrivée des moines d'Ainay dans nos
pays.
   Les quelques auteurs, qui ont parlé de Chazay, veulent
que l'abbaye ait acquis cette seigneurie de l'archevêque de
Lyon, en 1173 (2). Cette assertion a eu sa source dans ce


avaient été martyrisés sous Septime Sévère. Ce lieu était situé au con-
fluent du Rhône et de la Saône. Près de là, le saint cénobite se cons-
truisit une petite cellule et visitait assidûment la crypte où étaient
conservés les restes des martyrs; jour et nuit il leur adressait ses plus
ferventes oraisons. Il se vit bientôt entouré d'un certain nombre de
disciples que le bruit de sa sainteté lui avait amenés, et il jeta ainsi les
premiers fondements du célèbre monastère d'Ainay. Parvenu à une
extrême vieillesse, il mourut vers le milieu du IVe siècle et son corps
fut enseveli sous l'autel du sanctuaire. Ses dépouilles sacrées furent
profanées et dispersées par les calvinistes au xvi e siècle. De plus, dans
la légende de saint Romain, illustre ermite, qui vivait au v e siècle, il
est fait mention d'un saint Sabin, avec lequel saint Romain avait vécu
intimement avant d'embrasser la vie érémitique. Ce saint Sabin,
homme vénérable, était abbé, à Lyon, d'un monastère désigné par les
mots de Lugdunensis interamnis (couvent lyonnais entre les fleuves),
qui ne pouvait désigner que l'abbaye d'Ainay. Soumise d'abord à la
règle de saint Martin, cet illustre français, qui venait de fonder le
monastère de Marmoutiers, Ainay adopta, en 612, la règle de saint
Benoît sous laquelle elle vécut jusqu'en 1685, époque où elle fut sécu-
larisée. Voyez Bréviaire lyonnais, 1844 (Pars hiemalis, 28 février). —
Pet. Cari. d'Ainay, A. Bernard, t. II, p. iv-vi. —Grand Cart. d'Ainay,
t. II, p. vu.
   (2) Voir Ogier, 1856, t. II, p. 18. — Serrand, Hist. d'Anse. 184ï,
p. 257.